Chronique du 27 septembre 2007

Terre-Neuve encore, comme une terre nouvelle qu’on aura trouvée…

La péninsule de Burin serait donc en effervescence et les besoins en compétences, variés, de nombreux Terre-Neuviens étant partis chercher fortune au détour des chemins, loin des grands bancs et de Marystown, comme nous l’aura précisé le directeur de la SODEPAR, sur les ondes de RFO, le 26 septembre 2007, loin du Chat noir et de Montmartre le soir, comme aurait dit Aristide Bruant.

Recherche soudeur désespérément. Voilà pour un premier tuyau. Pour souder nos futurs partenariats, certainement. Assimile, ô lecteur : Lesson 1 : My welder is rich.

Verra-t-on un bateau acheminant à l’aube des ouvriers transfrontaliers, les ramenant à la nuit tombée la tête emplie de rêves et l’estomac plein de hamburgers ? À moins que l’on se contentât d’une desserte le week-end.

Quels seront les effets sur l’économie locale de la ratification, le 26 septembre 2007, par nos députés de l’accord franco-canadien du 17 mai 2005 sur l’exploration et l’exploitation des champs d’hydrocarbures transfrontaliers, dans notre zone ? À noter, au passage, que cet accord n’est pas encore ratifié par le Canada. N’est-il pas amusant qu’on puisse se mettre d’accord sans ratifier, ce qui fait, qu’en définitive, on tombe d’accord sur un accord pour lequel, de part et d’autre, on a besoin de se mettre d’accord ?

Les premières explorations « ont confirmé l’existence de structures susceptibles de receler des hydrocarbures », a-t-on rappelé à nos députés, ce qui nous rassure, vu qu’on croyait avoir compris le contraire.

« La signature de cet accord constitue un premier pas vers la revitalisation économique de Saint-Pierre-et-Miquelon ainsi qu’un exemple de coopération respectueuse entre la France et le Canada », a-t-il été dit encore, dans le cercle valeureux de l’Hémicycle. Ça marche. Mais encore ? Vers quels types d’activités pourrions-nous nous orienter ? Pourquoi pas une zone franche dans le domaine des services, y compris tertiaires, histoire de profiter du quaternaire ? Vive les tempêtes de cerveaux, à l’automne annonciateur de nouveaux printemps, sinon, il ne nous restera plus qu’à pleurer pour avoir été, recroquevillés dans nos hivers.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
27 septembre 2007