Chronique du 25 octobre 2007

Difficile de s’y retrouver dans le débat qui oppose la député de Saint-Pierre et Miquelon, madame Annick Girardin, et le Président du Conseil territorial, monsieur Stéphane Artano, dans l’applicabilité ou pas de la loi sur l’exonération des charges sociales et de l’imposition des heures supplémentaires. Pour la première, elle a la confirmation du ministre de l’économie, Christine Lagarde, que la loi est applicable ; pour le second, il y a conflit constitutionnel avec le statut même de la Collectivité qui a son propre code local des impôts ; pas question de lever la garde.

Sans doute est-ce essentiel en effet de ne pas publier ce statut et les exigences qu’il impose aux politiques pour qu’il ne soit pas vidé de sa substance. En cela, le président du Conseil territorial ne peut que désirer des garanties juridiques, dans sa volonté de lutter pour le respect du statut, tout en se prononçant pour le bien-fondé de mesures à destination des salariés, à condition que l’Etat vienne compenser le manque à gagner pour le budget de la Collectivité déjà bien mal en point.

Il serait toutefois bien naïf d’oublier le contexte de positionnement des camps en fonction des prochaines élections municipales et des sénatoriales induites. Malheureusement la vie de l’Archipel aura été trop longtemps plombée par ces querelles d’ambitions sur un mouchoir de poche. L’ambiance de campagne permanente des dernières décennies aura été préjudiciable au bon développement de l’Archipel dans un contexte où il aurait été judicieux de travailler méthodiquement, avec la volonté de sortir les îles de l’impasse. Quel constat pouvons-nous faire aujourd’hui que celui du temps perdu et d’une grave dégradation de la situation globale ? Les a priori des prises de position l’emportent trop souvent sur la réflexion sereine et l’Archipel entier en souffre. La relève de générations n’est-elle que le continuum de réflexes fâcheux ?

Que la raison reprenne ses droits au niveau de ceux qui briguent la confiance de la population. Les premiers à souffrir des grandes déchirures ne sont-ils pas les cols bleus de l’emploi ? La France de son côté n,aura pas réussi à vendre son RAFALE. Un véritable fiasco commercial de reconnaître Nicolas Sarkozy, trop de gens impliqués se tirant dans les pattes. Alors que les Chinois viennent d’envoyer dans l’espace un satellite vers la lune, ne risquons-nous pas d’être dans l’impossibilité de relever nos bouées ? De quoi éclater de rire jaune et en rafale, certainement.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
24 octobre 2007