Black_watch_2.jpg

Chronique du 3 octobre 2007

Bon, je me suis dit, si ça continue, faudra se plaindre à Brice Hortefeux. Ces jours-ci, il y a trop d’étrangers. C’est vrai quoi, tu te déplaces à pied – oiseau rare sur l’autostrade des empressés à roulettes – ,et hop !, t’as presque droit à la photo de ta trombine dans les souvenirs numérisés des flâneurs fraîchement débarqués des paradis flottants qui, après avoir vogué sur l’océan capital, viennent s’accrocher aux vestiges effrités de notre passé de pêcheurs subarctiques.

Faut croire toutefois que ça nous fasse plaisir à nous voir déployer nos charmes par un jour d’été automnal sorti tout droit des photos à haute valeur attractive ajoutée, ciel et mer jouant la symphonie enjouée du farniente doucettement bercé par le clapotis des âmes en quête de doux rivages. So close, so French, c’est te dire.

À tel point qu’on risque de croire au développement touristique et qu’un port pimpant soit enfin ressenti comme une nécessité. On ne peut pas tout voir en noir quand on regarde bien…

Black_watch_2.jpg

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 octobre 2007