Le ridicule peut faire mal.
Alors que des manifestants pacifiques voulaient se faire entendre, le 19 décembre 2007, avant l’ouverture d’une séance officielle, le président du Conseil territorial s’est livré à une mise en scène digne des romans d’espionnage de série B : Après avoir suspendu sa séance, voilà que celle-ci se sera tenue en nocturne, en catimini, à huis clos, dans les locaux de la SODEPAR, toutes lumières éteintes à l’extérieur – mais pour ce dernier point, il s’agirait d’un concours de circonstances -, gendarmes entassés dans l’escalier et le couloir, pour filtrer d’éventuels visiteurs. Les conseillers généraux de l’opposition auront refusé de siéger. Annick Girardin aura dénoncé « La politique du bras de fer ». Le protocole exigé par l’Etat est jugé inadmissible ; les mesures ne sont que les prémisses d’autres à venir sur les prochaines années ; face à de tels impératifs, l’équipe en place au Conseil fait montre de légèreté. Comme l’aura relevé monsieur Yves Chemla, pilote d’Air Saint-Pierre, si l’Etat est seul juge des décisions, aussi bien fermer le Conseil territorial. Vous avez dit « économies » ?
Que des responsables perdent ainsi pied a de quoi laisser pantois. Clochemerle est battu ; Archipel aujourd’hui est entre les mains d’un étrange officiant.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 décembre 2007