Chronique du 20 décembre 2007 (3)

Le ridicule peut faire mal.

Alors que des manifestants pacifiques voulaient se faire entendre, le 19 décembre 2007, avant l’ouverture d’une séance officielle, le président du Conseil territorial s’est livré à une mise en scène digne des romans d’espionnage de série B : Après avoir suspendu sa séance, voilà que celle-ci se sera tenue en nocturne, en catimini, à huis clos, dans les locaux de la SODEPAR, toutes lumières éteintes à l’extérieur – mais pour ce dernier point, il s’agirait d’un concours de circonstances -, gendarmes entassés dans l’escalier et le couloir, pour filtrer d’éventuels visiteurs. Les conseillers généraux de l’opposition auront refusé de siéger. Annick Girardin aura dénoncé « La politique du bras de fer ». Le protocole exigé par l’Etat est jugé inadmissible ; les mesures ne sont que les prémisses d’autres à venir sur les prochaines années ; face à de tels impératifs, l’équipe en place au Conseil fait montre de légèreté. Comme l’aura relevé monsieur Yves Chemla, pilote d’Air Saint-Pierre, si l’Etat est seul juge des décisions, aussi bien fermer le Conseil territorial. Vous avez dit « économies » ?

Que des responsables perdent ainsi pied a de quoi laisser pantois. Clochemerle est battu ; Archipel aujourd’hui est entre les mains d’un étrange officiant.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 décembre 2007