Chronique du 21 décembre 2007

Changement de ton chez le président du conseil territorial qui aura reçu une délégation de nombreux manifestants, méprisés hier, écoutés enfin, vu l’ampleur de l’écoeurement ressenti sous l’effet d’une attitude vindicative inacceptable de la part d’un représentant clef de la population.

Il ne pouvait pas faire autrement que signer ce qu’imposait l’Etat, aura-t-il dit. Certes.

Mais, depuis la défaite du candidat Gérard Grignon, dont il était le suppléant, plutôt que de nous abreuver de ses démarches en solitaire auprès du gouvernement, le président du Conseil territorial n’aurait-il pas eu plutôt intérêt à jouer solidaire avec le député et le sénateur de Saint-Pierre et Miquelon, ainsi que les maires des deux communes ? Chacun peut mesurer aujourd’hui les résultats de ses démarches, des diktats pour la population et les genoux à terre face à Paris.

Aller chercher à la rescousse le secrétaire général de la préfecture, nouvellement arrivé de Guebwiller, ville maritime alsacienne s’ il en fut, pour faire une leçon de morale digne de temps révolus à des manifestants fort pacifiques, venus au Conseil territorial le 19 décembre 2007, ne pouvait alors qu’être le déclencheur d’une perte sérieuse de crédibilité.

Aujourd’hui, la fièvre retombe, la raison semble prendre le dessus. Les dockers ont espoir que leur juste revendication soit entendue ; une rencontre est prévue fin décembre avec le représentant de l’Etat pour que le protocole d’accord lourd de conséquences soit revu. Peut-on espérer un souffle archipellien qui puisse permettre le dépassement des ego ?

L’Archipel aujourd’hui risquerait de crever d’attendre demain.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 décembre 2007