Chronique du 14 janvier 2008

« Un avenir, cela se façonne, un avenir cela se veut », aura donc dit Raymond Barre dont le conformisme de la pensée voudrait qu’il soit une référence. Amusant de constater que cette phrase figure en conclusion des voeux du président du Conseil territorial dans la Lettre d’information spéciale de janvier 2008, ainsi qu’en ouverture de Député Info, la lette du député Annick Girardin.

Deux opposants unis par la recherche en ligne ? Clin d’œil à la relativité des choses, quoi qu’il en soit, et incitation à méditer une phrase extraite de La Nouvelle Petite Philosophie d’Albert Jacquard : « Apprendre à vivre, c’est apprendre à garder les yeux ouverts. »

Car l’avenir, qu’on le veuille ou non, se façonnera par l’interaction entre les hommes. La volonté devrait donc avant tout résider dans le dépassement des querelles, des egos exacerbés. Pour le mieux-être de tous. « Je reste personnellement convaincu que la solidarité qui a toujours animé nos ancêtres est ancrée au plus profond de nous », de mentionner le président du Conseil territorial. On voudrait le croire, oublier notre « Divided Island », comme l’analysait William A. Christian, Jr.., en 1969 ; on voudrait croire aussi qu’une nouvelle dynamique soit possible. Mais cela ne passe-t-il pas par la mise en exergue d’un idéal forgé par la synergie entre tous les membres de la communauté ? Mars 2006 qui aura vu l’élection d’une équipe, s’inscrit dans le passé ; l’écriture de la construction du bonheur collectif est un exercice incessamment renouvelé.

Reconnaissons toutefois que la situation est difficile et que les images « choc » de spots informatifs ne suffisent pas à cataloguer les actions entreprises. Mais ne serait-il pas temps de s’interroger sur la méthodologie permettant de redonner souffle et espoir à un Archipel désemparé ?

Bref, forcer dans le même sens et crocheter dedans.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
14 janvier 2008