Chronique du 17 janvier 2008

Intéressant de constater que les préoccupations exprimées de prise en compte par l’Etat du coût du transport dans le prix des produits mis sur le marché, de façon à trouver des mesures compensatoires, rejoignent celles déjà exprimées en… 1983.

Sans doute y a-t-il un effort d’analyse à mettre en œuvre pour que le prix d’un yaourt ne varie pas, entre la métropole et l’archipel de 1 à 4. Une alimentation équilibrée relève sur les îles d’une véritable prouesse, surtout dans un contexte de diminution réelle du pouvoir d’achat chez les salariés fragilisés. Mettre la main au panier fait se pâmer la ménagère.

C’est donc tout un ensemble sinistré qu’il s’agit de prendre en considération pour redonner un nouveau souffle à l’Archipel. Un ministre aura pu traverser l’Atlantique en 6 heures dans un sens, 4, vent arrière, dans l’autre ; les produits frais mettent un temps à nous parvenir qui nous ramène au temps de la marine à voiles.

L’inflation, elle, galope sur les buttereaux de la perte de contrôle ; les salaires stagnent ; le quotidien devient de plus en plus difficile à assumer pour de nombreuses familles. Dans ce contexte, le rentre-dedans en décembre 2007 de l’Assemblée territoriale ne pouvait être que mal perçu. En-dehors des effets d’annonce, le redéploiement économique semble être en quarantaine et l’espoir fait l’autruche.

C’est donc moins un « animateur » venu d’ailleurs dont l’Archipel a besoin, pour reprendre le constat du président territorial, mais un véritable chef d’orchestre. À condition qu’on ne commence pas par les pipeaux. « Jouez hautbois, résonnez musettes… »

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 janvier 2007