Chronique du 1er février 2008

Pas de 3G à Saint-Pierre et Miquelon, pas de haut débit, mis à part les débits bancaires, les débits de boissons (résiduels) et les débits de paroles (en progression). Car si monsieur Estrosi se targue de soigner vite fait bien fait la fracture numérique outre-mer, notre fracture est précisément celle du nombre qui ne pèse pas lourd, dans les brumes du far west, sur la balance des jeux à gros intérêts ajoutés.

Le coût élevé du bas débit sera-t-il intégré dans les observations de l’observatoire des prix ?

Un responsable de SPM Telecom ne pouvait que rappeler fort justement les freins inexorables liés à notre insularité microcosmique microscopique. Dans l’attente de relais nécessaires, histoire de réduire facture et fracture, naturellement. Sans engagement de l’État, difficile en effet de trouver les crédits suffisants pour de plus hauts débits. « Pas de France à deux vitesses », a précisé le Secrétaire d’État. Surtout quand il est question de transmissions.

De quoi avoir une petite larme à l’oeil en songeant à notre passé de point d’ancrage dans la grande aventure du télégraphe.

Ne devons-nous pas nous consoler en tant que satellite de la France en Amérique du Nord ?

Mais le bonheur, le vrai, n’est-il pas l’apanage du pêcheur… à la ligne, l’attribution des licences, nous a-t-on dit, se faisant « au fil de l’eau » ? Le président de la République lui-même y a peut-être songé en étant reçu jeudi sous “la Coupole”…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er février 2008