Chronique du 23 avril 2008

« Pas de stratégie à long terme » – « aide-toi le ciel t’aidera », tel serait le message d’Yves Jego, le nouveau responsable de la rue Oudinot. C’est ce que l’on aura pu retenir de la présentation faite par la député de l’Archipel sur le plateau du Vingt heures de RFO du 22 avril 2008

« Il est urgent que le conseil territorial mène une grand réflexion » pour « un livre blanc de l’économie », d’ajouter la député.

Chacun peut s’interroger sur la stagnation observée depuis l’élection du Conseil général, devenu territorial, élection qui commence à remonter désormais dans le temps.

Certes, mais est-ce si facile de définir de nouveaux axes ? N’oublions-nous pas que la France, pour nous avoir sacrifiés sur l’autel des grands intérêts, dans une relation avec le Canada qui se moquait de l’avenir de la pêche française, comme le rappelle Fernand Leborgne dans son livre de « Mémoires », nous a mis dans une situation où il est difficile de relancer la machine avec la résultante de la décision du Tribunal de New York de 1992. La politique ne se résume-t-elle pas à un exercice d’équilibre entre la représentation de l’Etat toujours chargée de pratiquer la politique du minimum vital, d’appliquer des directives métropolitaines et un jeu de querelles entre différents clochers locaux, exacerbés lors des rendez-vous où l’on a l’illusion de pouvoir refaire le monde.

Le constat est sans appel : il faudra savoir se démerder. Cela ne veut-il pas dire assumer enfin une véritable force identitaire ? Mais l’Histoire ne s’écrit qu’avec ceux qui y participent.

Dans un contexte où, sur le plan national, l’on virevolte d’improvisation en improvisation, le défi est de taille, surtout dans notre contexte insulaire ultra-marin particulier.

« Priez pour ceux qui restent à terre… », aura titré l’ancien capitaine de pêche. Car rien n’est coton sur le plancher des vaches.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 avril 20008