Chronique du 27 avril 2008

L’essence ! Ciel ! La vie était chaude ! Hier !

Les explications savantes se succèdent pour nous expliquer l’imparable. Chauffe Marcel ! Mais c’est tant pis pour toi ! Le pétrole n’en finit pas d’augmenter, n’en déplaise aux éminents statèges économistes à la tête du pays qui n’avaient rien prévu, ou pire, s’obstinaient à en refuser l’échéance.

En quoi l’action politique, dans sa représentation de l’État et dans sa dimension élue peut-elle contrebalancer l’inéluctable ? Quels financements peuvent être mis en place pour dépasser la « prime à la cuve », mesure palliative aux effets bien dérisoires ? Quelles sont les évolutions techniques qui pourraient permettre une meilleure isolation du déjà bâti ? – pour les constructions neuves, on sait davantage faire – ; comment les budgets publics pourraient-ils accompagner cette démarche incontournable pour affronter des rendez-vous inéluctables avec des prix de l’énergie fossile plus élevés encore ? Comment intégrer dans la politique au service de la collectivité le temps de chauffage sur les douze mois sur des rochers où sévissent le vent et le froid dans la durée ?

Il aura fallu attendre que les esprits s’échauffent, dans un mouvement de protestation syndical, pour se rendre compte une fois de plus qu’on aurait pu anticiper en prenant de bonnes décisions… à froid. Certes, les défis sont de taille. Mais n’est-ce pas là que réside l’utilité d’une représentation politique ? Sinon, ne retomberions-nous pas dans la seule réponse possible de la démerde individuelle ? Amusant de noter qu’il aura fallu attendre une réunion fin avril 2008 pour… découvrir comment les prix du fuel sont fixés.

Des mesures urgentes devront donc être prises. « Incitations financières et fiscales », de mentionner le Préfet de l’Archipel. Lesquelles ? Quand ? Un comité énergie renouvelable a été créé, d’annoncer le président du conseil terriitorial. Tant mieux. Partons à la recherche des tuyaux (de poële) ! Des mesures concrètes sont annoncées pour juin. Personne ne manquera à l’appel. Recourir aux énergies renouvables, c’est aussi une possiblité » de mentionner le maire.. Tout cela reste vague à l’âme refroidie.

Quoi qu’il en soit, intégrer les « spécificités locales », comme le rappelait un représentant syndical, devrait être une évidence. Mais l’essentiel n’est-il pas que l’on bûche en la matière ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
27 avril 2008