Chronique du 12 septembre 2008

Les jours ne sont pas si éloignés où l’Alliance était signée entre un transporteur maritime et l’Etat ; tout devait aller pour le mieux dans la pérennité des amours assurées ; aujourd’hui, le divorce est consommé et chacun de se dire que la mariée était sans doute trop belle. L’Etat inflige 200 000 euros de pénalité à son partenaire qui se plaint que les sommes dues n’ont pas été versées. Alliance SA, sur le plan financier, était, a-t-on entendu sur les ondes, en piètre état ces jours derniers ; la raison de l’État en aura eu raison. Il est une raie noire entre les deux parties. En tout État de cause , il n’est plus de médiateur en lice dans cette raie publique.

L’échafaud ayant ainsi été échafaudé, les étals, une fois de plus, dans un contexte décidément étouffant, entonnent le lamento de la désespérance des pays de l’Est d’avant 89, avant la chute du mur de Berlin, au risque d’acculer le chaland à hisser le drapeau noir. Crainte de hausse des prix, sur fond de données techniques complexes, mots cabalistiques aux incidences absconses pour qui souffre déjà de prix de plus en plus inaccessibles, il en résulte une réelle difficulté pour démêler l’écheveau d’un tel sac de nœuds.

Sans doute appartient-il à tous ceux que passionne l’avenir de l’Archipel de rester vigilants auprès des politiques pour que de nouvelles voies soient trouvées. Il est probable que nous entrions dans un temps prolongé de réquisitions. Faudra-t-il faire le réquisitoire des vessies qu’on aura prises pour des lanternes ? Quoi qu’il en soit, sortir de notre « mer des Sargasses » devient un impératif.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 septembre 2008