Chronique du 20 septembre 2008

Journée du patrimoine, en métropole et sur nos îles, pour ce qui reste.

Île aux Marins. C’était il y a vingt ans. Premières énergies pour préserver la mémoire et sauver ce qui pouvait l’être. Aujourd’hui, écrin identitaire où les îliens se reconnaissent, explorent leur âme, où les touristes communiquent avec une terre autre que toutes celles qu’ils auront pu découvrir.

Musée Archipélitude et Marc Derible fidèle au poste, heureux de nous revoir et de nous tenir informés de ses dernières acquisitions. Œuvre de passion et d’amour. Et la force des émotions induites dans cette nouvelle visite. Bonheur renouvelé.

Je suis sur le bateau, direction Saint-Pierre, dans un sabot propulsé que je verrais ailé, tellement il pointe au ciel de la proue, casquettes passagères au ras des hublots vers un océan oblique. Et je pense à la dump, dépositaire de notre inconscience d’antan, quand le vieux devait être oublié, rasé comme un phare qu’on aura dynamité. Au quai du commerce, un superbe navire, le National Geographic Explorer. Têtes nouvelles que j’aurai croisées au cours de mon micro-périple, visiteurs ravis de découvrir… des îles chargées d’Histoire.

Chemin parcouru, défis à relever, fierté à assumer dans des prises de décision courageuses, Histoire à écrire. Au soir d’un jour d’automne aux couleurs éclatantes, dans mes divagations solitaires, pointe l’espoir que notre patrimoine ne se mue pas en simple curiosité de circonstance. Pour faire comme les autres, parce que, pour des anniversaires programmés ailleurs, ce serait de bon ton…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 septembre 2008