Chronique du 15 octobre 2008

Belle leçon de vertu que celle octroyée par le secrétaire d’État à l’Outre-Mer aux fonctionnaires ultra-marins appelés à faire ceinture sur le plus ou moins long terme. Mais la vertu n’est-elle pas ce que l’on affiche quand on l’a perdue ? Que penser de la présidence de la république qui s’octroie une augmentation de dépenses somptuaires conséquentes ? Histoire du vice des puissants et de la vertu des faibles, en quelque sorte. « La tragédie est l’école de la vertu », écrivait Voltaire ; l’école de la vertu est la tragédie, forcément, ajouterai-je en bâillant aux corneilles.

Transferts de fonds plus transparents, nous assure-t-on, alors que les ministères qui alimentaient l’Elysée ne diminuent pas leurs dépenses. Ah ! Cachez cette vertu que nous ne saurions voir ! Pour la bonne bouche, on ne saura pas ce que coûtent les délices de la chère sarkozyenne. Entonnons la Marseillaise et sifflons d’admiration, mais pas en même temps. On ne siffle pas avec la bouche pleine. Et on ne rote pas, quoi qu’on y panse.

Qu’on se rassure. La mobilisation pour le développement sera totale. Bon. À ce stade, je n’en peux plus, je sens que je vais m’esclaffer, ce qui ferait mauvais genre. Et puis le secrétaire d’État arrive ce week-end en terre de France en Amérique du Nord.

Il est de bon ton de parer ce genre de visiteur de toutes les vertus. En général, la météo ajoute son grain de sel avec ses ciels azurés. Il n’est que des artistes indécrottables pour interpréter « Nuages »…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 octobre 2008