Chronique du 18 octobre 2008 (2)

Parmi les phrases qui m’ont amusé, celle de Nicolas Sarkozy jugeant que les 600 millions d’euros perdus par l’Ecureuil ne sont « pas acceptables ». Eh ! Il t’est pas arrivé de rentrer en avouant que t’avais perdu ton porte-monnaie ? « Chérie, j’ai perdu 600 millions » – « Chéri, ce n’est pas acceptable ».

Christine Lagarde se disant « vraiment, vraiment en colère » m’a décoincé itou les badigoinces. Pourquoi « vraiment, vraiment » ? me suis-je interrogé. Plus que vraiment, donc, vraiment étant jugé insuffisant, au risque de mal se démarquer de « faussement »….

En fait il s’agirait, nous dit-on, d’un « dépassement de position » par un trader du groupe Caisse d’Epargne. Bordel de merde ! À quand un stage dans les banques sur les positions acceptables sans déjanter ni passer pour un gland, pour botter le cul des jean-foutre ?

Pour s’en sortir, il aura fallu « déboucler les positions », histoire d’éviter des parachutes à pièces jaunes, assurément, dans une histoire de fric qui part en vrille.

En attendant c’est à ce qui se tâtera le derche pour s’assurer qu’il ne l’a pas quelque part, tant le monde de la finance donne l’impression d’être engagé dans un gangbang à vous faire perdre les cinq sens du saisissable.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 octobre 2008