Chronique du 18 octobre 2008

Une société qui base toute son activité sur la spéculation court à sa perte. C’est ce que l’on vérifie aujourd’hui avec la crise internationale. Que d’erreurs de jugements, de sous-estimations ! Politiques, experts de tout poil se sont lamentablement plantés.

Pendant ce temps, la France de l’ère sarkozyenne connaît un appauvrissement du tissu social, du dynamisme sociétal. 2008 aura vu par exemple le rabougrissement de la vie culturelle, faute de moyens. Par ailleurs, le concept de « répression karcherisée » qui aura prévalu avec les sous-fifres pantalonnés ou juponnés aura aggravé la situation. Après l’implosion financière, celle de la société tout entière ?

Le mépris avec lequel les dirigeants à l’ego exacerbé d’un pays en décrochage progressif touche également l’Outre-Mer. Mister Sarko était pour les sous-primes à l’américaine ? Ça lui pète à la tronche mais il fait le bravache, comme si de rien n’était – putain de chanson -, changeant de discours comme de partition. Les Québécois, à l’instar du maire de la capitale québécoise, auront-ils pointé l’éventuel foutriquet qui s’ignore ? Câline de binne !

Car ce n’est pas la Marseillaise qu’il faut siffler mais des dirigeants à la compétence illusoire. Christine Lagarde, face aux 600 millions de trou groupe Caisse d’Epargne, faisait pitié sur le plateau de France 2. Ëtre dépassée à ce point relève du tour de force. Gouverner devient plus que jamais prévoir ce qui s’est passé la veille.

Pour parer au plus pressé, dans le colmatage des illusions, l’on bitume à tout va les rues de Saint-Pierre à la veille de la visite jégotérielle, y compris devant le Lycée un jour de pleine occupation scolaire. N’eût-il pas été judicieux d’éviter de masquer les tristes réalités ? Mais l’on ne corrige pas aussi vite des travers mutés en schémas comportementaux.

Le chemin sera long contre l’asservissement.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 octobre 2008