Chronique du 2 octobre 2008

Des messieurs bien fagotés – curieux, on imagine des fous bien masculins -, prêts à sauter avec leurs parachutes dorés, auront fait joujou avec des fonds mirobolants dans des opérations spéculatives qui se soldent par un fiasco, et c’est l’argent du contribuable qui pourrait être utilisé pour réparer leurs égarements. Il y a du mou dans la corde à nœuds de la morale.

Pourquoi pensé-je soudain à Jean Valjean qui aura permis à Victor Hugo de faire tout un roman ? Réminiscence du « selon que vous soyez puissant ou misérable », sans doute. Jean Valjean, donc, aura été condamné à cinq ans de bagne pour avoir volé… un pain ! Le tout, dans la France d’alors n’avait rien d’invraisemblable. Aujourd’hui, un patron mettant sa banque au bord de la faillite est récompensé d’une prime de près de 4 millions d’euros. Javert, où es-tu ?

Diamant sur le plat en argent, l’argent des épargnants servirait à boucher les trous de la virtualité. 30 milliards sont ainsi lorgnés par des politiques dont l’art de la gouvernance est inversement proportionnel à leur ego gonflé de certitude. Imagine ce que l’on aurait pu faire de tous ces milliards que l’on gaspille en les investissant par exemple dans la recherche. De quoi être à la pointe assurément.

Pour un bail.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 octobre 2008