Chronique du 24 octobre 2008

Je ne sais pourquoi, ô lecteur, mais au fil des caractères qui se succèdent sur le clavier, je te sens là, attentif. Le président du Conseil territorial était l’invité du journal de Vingt heures de RFO ce jeudi 23 octobre 2008.

Eh bien, vois-tu, j’ai été rassuré d’entendre un discours politique, certes plutôt favorable au représentant UMP, vu la filiation. Normal. Là devrait commencer mon agacement. Pourtant, Stéphane Artano aura eu le mérite de reconnaître qu’on ne se laisse pas marcher sur les arpions sans réagir. Yves Jégo l’aura sous-estimé. Re-certes, le président du Conseil territorial aura reconnu l’importance de la fonction publique dans le fonctionnement global de l’Archipel. Sans elle, faute de solution viable depuis la crise la pêche, ce serait l’effondrement. D’autres solutions auront été recherchées dans le passé pour mourir mort-nées faute de crédibilité, les gouvernements d’alors souhaitant que tout reste en… l’état. Là est l’héritage d’une Histoire qu’Yves Jégo se devait d’assumer. Il l’aura oublié ; problème de génération, sans doute, plombée par la griserie de la rapidité, d’une école de pensée sarkozyste, préjudiciable aux approfondissements nécessaires. Impossible de bouter hors du champ de mire, par des formules à l’emporte-pièce, les effets dévastateurs des errements de l’Etat.

Mais, disons-le, entendre la formulation de projets susceptibles de se concrétiser pour nourrir l’espoir venait rejoindre dans une synergie réparatrice les actions efficaces menées par Annick Girardin, député de la Collectivité. Amusant de noter, au passage, dans la bouche du président du Conseil, le concept d’ « élu » pour désigner les parlementaires. Effet retour inconscient d’un risque d’enfermement administratif ? Reconnaissance du travail partenarial nécessaire dans la répartition des tâches ?

Choisissons donc l’apaisement. Que la vigilance s’exerce et que les volontés s’affirment. Un pays de marins n’est pas terre de mauviettes. Il suffit d’explorer le terrain pour réaliser que le courage existe, dimension que des planqués hexagonaux ignorent. (Et je ne parle pas là du ministre)

Il est vrai aussi que localement des verrouilleurs de bonnes volontés, en situation d’omnipotence – et je ne parle pas là des politiques – peuvent veiller au grain. Là résident sans doute les vrais défis.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 octobre 2008