Chronique du 25 octobre 2008

– Vous n’auriez pas un petit sujet ?

  C’est pourquoi ?

  C’est pour la télé.

  Pas de problème. Un petit sujet sur la desserte avec Miquelon, ça vous va ?

Mais non. Ce n’est pas comme ça que ça se passe ; impossible de ne pas trampoliner sur les rebondissements. Les sujets de desserte desservie par ses multiples soubresauts viennent donc prolonger souvent les apéros vespéraux. Au fil des godets avant la soupe, nous finirons pochtrons, je te le dis.

Revenons donc au sujet du journal télévisé du 25 octobre 2008 : la desserte de Miquelon se réduira désormais, jusqu’à nouvel ordre, à une rotation par semaine, au lieu de deux, compte tenu de l’augmentation du coût demandé par la compagnie TMS obligée de passer par l’affrètement du navire Cap Blanc. Tu suis ? C’est bon.

Mais le Conseil territorial ne peut pas suivre, lui, et là je le suis. Le président de la Collectivité se sera exprimé à ce sujet. L’on comprend que derrière ces faits accomplis s’exerce une pression que subissent en la matière État, Collectivité, entreprise intérimaire de transport TMS, Miquelon… Pour un peu, on souhaiterait la venue d’un Yves Jégo en Zorro bienfaiteur, ce qui serait un comble.

Ne serait-il pas temps de faire une enquête sérieuse sur les acteurs qui étouffent, dans la durée, tout processus de solution ? N’y a-t-il pas un dénominateur commun, et toujours survivant, dans toutes les crises de la desserte maritime depuis ses premières fièvres ?

Pourquoi des containers souffrent-ils par exemple de retards ? Quel est le jeu en coulisses ? N’y a-t-il pas là un beau sujet d’enquête pour aider Collectivité, État, commerçants fairplay (les plus nombreux), consommateurs, à sortir de ce merdier en brisant l’accoutumance passive ?

Faut-il embaucher un enquêteur qui publierait – qui sait ? – les résultats d’un voyage au pays des grandes manoeuvres 2008 ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
24 octobre 2008