Chronique du 8 octobre 2008

Encore un bateau de croisière dans le port en ce 8 octobre 2008 à tel point qu’on ne sait plus si c’est le bateau qui est amarré au quai en eau profonde ou l’inverse. Mais c’est qu’il risque de mourir de chagrin, ce quai quand on aura largué la dernière aussière de la saison. La hausse hier n’annonce-t-elle pas celle de demain ? observera, sans voile, un optimiste dans une remarque somme toute bateau. Pas question toutefois de tout laisser à la dérive ; on a appris que le quai en eau profonde serait ravalé en 2009. De quoi retenir sa salive d’impatience.

Tout est donc sous de meilleurs auspices, ajoutera-t-on ; la retraite n’est pas pour demain. Plus de 9000 pourchasseurs de trombines – mon appellation contrôlée pour croisiéristes – auront fait escale dans notre microport. Et c’est tant mieux, les observés pouvant observer ceux qui les observent sans faire de remarque particulière, tout en pensant ce qu’ils veulent, ce qui ne coûte rien à personne, vu que tout est à l’œil, comme tu peux le voir.

Mais l’homme d’aujourd’hui, jipéguant à tout va, n’est-il pas en quête perpétuelle de clichés pour souvenance numérisée ? Il arrive que l’un ou l’autre se risque à quelques mots adressés à un inconnu.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
8 octobre 2008