Chronique du 11 novembre 2008

En ce mois de novembre 2008, l’heure est aux discutailleries sur les commémorations. Faut-il en réduire le nombre ? Faut-il poursuivre dans le trop-plein consécutif à la présidence chiraquienne ? Il faudrait réduire, mais comme le note le rapport de l’historien André Kaspi remis au président Nicolas Sarkozy, sans porter atteinte aux commémorations vécues intensément sur un plan plus régional : « Les autres dates ne seraient pas supprimées, elles deviendraient des commémorations locales ou régionales »

Aussi ne manquerai-je pas de suggérer une journée de commémoration bien à nous qui pourrait être chaque XIe jour du mois de juin, histoire de célébrer la venue de Jacques Cartier à Saint-Pierre le 11 juin 1536.

On devrait y ajouter, le 20 novembre, jour de l’an 1815 marquant le retour définitif de Saint-Pierre et Miquelon dans le giron français par le second traité de Paris. Enfin, « définitif », signifiant, en 2008, que l’on ait pu échapper à d’autres coups du sort, comme celui du débarquement dans nos îles, à l’orée de la seconde guerre mondiale, de forces canado-américaines, Charles De Gaulle leur ayant coupé l’herbe sous les pieds en envoyant à Saint-Pierre et Miquelon l’amiral Muselier le 24 décembre 1941.

D’ailleurs, cette dernière date n’est-elle pas un moment particulièrement fort dans le souvenir archipellien ? Mais les esprits ne sont-ils pas encore marqués par les divisions inéluctables dans le cours de l’Histoire ?

11 juin, 20 novembre, 24 décembre…

À moins de n’en choisir qu’une, ce qui nous laisserait le temps de ne rien décider…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 novembre 2008