Chronique du 14 novembre 2008

Il fut un temps, pas si éloigné, où en France les oppositions étaient simples, binaires, gauche contre droite et vice versa. En 2008, pour chacun d’entre nous, la situation est beaucoup plus complexe et les déchirements au sein du Parti socialiste n’en sont qu’un épiphénomène. La crise financière planétaire nous fait entrer au cœur des grands bouleversements. Crise du capitalisme ? De la mondialisation ? De la finance ? De l’Amérique ? De la recherche du profit à tout crin ? De la spéculation ?

Et l’Homme dans tout ça ?

C’est qu’on finirait par l’oublier, dans le carnaval des ambitions. Où est l’Homme dans le constat amer des déchirures que la télévision nous diffuse chaque soir dans son rituel jitéisé ? Quel est l’Homme, dans son cheminement, dans ses espoirs, dans son intimité, dans ses rêves, dans son quotidien, dans les défis du quotidien, dans la philosophie d’un Nicolas Sarkozy ? D’un François Bayrou ? D’une Ségolène Royal ? D’un Bertrand Delanoë ? D’un Benoît Hamon ? D’un Jean-Luc Mélenchon ? D’un Olivier Besancenot ?

Tiens, en l’écrivant, je me dis – et j’en prends mon parti – que la diversité de l’analyse est plus grande du centre à la gauche ? Signe, peut-être, que lorsque l’on échappe à l’asservissement à la parole unique, l’expression de la diversité est inéluctable. Ce qui accroît d’autant plus le défi des convergences nécessaires pour redonner sens, là où l’on se trouve, dans notre société française, à l’avenir de l’Homme.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
14 novembre 2008