Chronique du 22 novembre 2008

Nicolas Sarkozy, vainqueur des élections du Parti socialiste. Les militants ont tranché, à 42 voix près, hors résultats de Saint-Pierre et Miquelon. C’est donc un grand soulagement pour le pouvoir en place qui pourra y aller à fond les caisses. Assisterons-nous demain à des exacerbations de conflits, faute d’alternance possible ? Faute d’avoir su dégager un programme ce convergences, le parti socialiste en portera la lourde responsabilité. Une première illusion est donc tombée : les synthèses ne sont pas toujours possibles. Sans doute assistons-nous à concrétisation d’une fracture entre deux conceptions opposées au sein d’un parti bousculé dans ses assises dans l‘évolution de la France d’aujourd’hui. Nicolas Sarkozy a bouleversé les règles du jeu à droite ; que se passera-t-il maintenant à gauche d’une part et au centre d’autre part ? On pourrait imaginer qu’un François Bayrou sorte renforcé d’un tel chambardement ; Nicolas Sarkozy, grand maître ès manipulations des ambitions, est celui qui a le plus de cartes en mains.

S’y ajoute une seconde illusion : la féminisation des rapports ne change rien dans les querelles de personnalités en quête du pouvoir. On s’étripe au masculin ; le pouvoir apparaissant comme une force étrange, asexuée. Résonnent en ce matin d’automne, ces paroles de Georges Chelon : « Posséder le pouvoir c’est le but suprême / C’est mieux que le Saint Graal ou que la Toison d’or ».

Il ne resterait plus comme le mentionne une enquête de deux journalistes publiée sous le titre Le Vrai Canard, que le Canard enchaîné soit « sous influence sarkozyste », pour que les espoirs d’une politique plus humaniste s’envolent sur la queue d’un goéland.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 novembre 2008