Chronique du 23 novembre 2008

L’Outre-Mer a eu droit a un raout à Paris sur le thème du développement touristique sous la houlette de secrétaire d’État Yves Jégo. Fort bien. Manque de pot – ou de pote -, Saint-Pierre et Miquelon était oublié dans le fichier powerpoint du dit animateur. Pas de quoi perturber, semble-t-il, la représentante du Conseil territorial. Même pas une petite colère contre un secrétaire d’État aussi léger.

Une délégation de Saint-Pierre et Miquelon nous représentait donc, incluant le maire de Saint-Pierre Karine Claireaux qui ne manqua pas de mentionner l’importance du volet culturel pour une telle thématique. Voilà de quoi titiller le point G de notre ego, à ne pas confondre naturellement avec le point J, fort éloigné. Outre que tout cela peut assouvir notre pépie d’avenir…

Car nous avons, n’est-ce pas, des atouts dans le jeu de nos cartomanciens. Que ça nous fait du bien de l’entendre au cas où l’on aurait les cages à miel bouchées. Certes, dès qu’une activité nouvelle tend à se mettre en place localement, il faut en passer par la case justice pour sortir de l’impasse du Wait and See, comme ce fut le cas de l’entreprise Le Caillou blanc qui aura eu enfin gain de cause contre trois chauffeurs de taxi qui se plaignaient de la concurrence. Un petit festival d’été fortement ancré dans la volonté des responsables de l’archipel pourrait être bienvenu. Rendre Saint-Pierre un peu plus propret pour que les yeux des promeneurs ne soient pas inexorablement attirés par les dépôts sauvages en tout genre pourrait assainir nos perspectives. Faire en sorte que nous ne soyons pas transformés en une cité dortoir avec une vie nocturne quasiment en sommeil pourrait être un autre facteur d’attraction.

L’avenir du tourisme est pour demain, n’est-il pas vrai ? Mais ne nous abritons- nous pas trop souvent derrière les vœux pieux de nos lapalissades ? Il n’est point besoin de jégoter (ni de gigoter) pour un véritable engagement collectif.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 novembre 2008