Chronique du 27 novembre 2008

Discours démagogique de Nicolas Sarkozy devant les maires de l’Outre-Mer réunis au palais de l’Élysée. Changer ! Maître mot balayant ce qui aura précédé, rangé dans l’immobilisme, le ronronnement. Baissons la tête ; le courage n’était pas là avant. Fort heureusement le chevalier Sarkozy est là ; ça va donc changer. Développement, désenclavement par ciel, par terre (numérique), par mer, emploi, tout prendra un tour nouveau.

Aucune mention toutefois de Saint-Pierre et Miquelon dans les flatteries qui auront émaillé le discours présidentiel. Quels seront les engagements de la France dans la défense du dossier de l’extension des droits sur le plateau continental ? Un vrai dossier, pas un mot de l’Auguste.

Démagogie de l’attention portée à la couleur de peau qui ne doit pas être facteur discriminant ! Mais le non-respect de l’identité ultra-marine dans sa diversité se résume-t-il à cette utilisation d’un ressenti fort, certes, mais trop facile dans sa récupération ? Comment sont pris en compte les données spécifiques de notre propre contexte insulaire inscrit dans l’Histoire des Terre-Neuvas, celle du Nouveau Monde ?

Rayonner de par notre francité ? Il suffit de se pencher sur l’historique difficile de la promotion de la langue française pour s’assurer une clientèle suffisante dans notre espace régional pour comprendre que la réalité des faits bouscule les discours parisiens.

Le ton était péremptoire, celui du maître sûr de sa férule au pied de son lutrin. Mais l’Histoire humaine prend souvent des voies qui échappent à l’arrogance du Verbe.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
27 novembre 2008