Chronique du 2 décembre 2008

C’est l’abattement dans notre communauté insulaire. Il est 17h00, la nouvelle est officialisée, le navire Cap Blanc a sombré, non loin de la péninsule de Burin, à cinq milles nautiques des côtes. Il venait d’Argentia avec une cargaison de sel pour lutter contre le verglas de l’hiver à venir.

Aucune trace des quatre marins portés disparus ; les recherches se poursuivent. Mais le coup de massue du bateau retourné qui finit par disparaître dans les flots tourmentés de l’automne a été durement ressenti à Saint-Pierre et Miquelon. À cela s’ajoute la question lancinante : que s’est-il passé ?

Et chacun de penser aux familles confrontées à ce drame de la mer qui sera venu rappeler, par résonance, celui du Ravenel, disparu lui aussi en 1962 sans qu’on sache encore aujourd’hui ce qui a pu se produire.

L’heure est à une immense tristesse, celle que l’on ressent dans les communautés océanes atteintes au cœur par une mer implacable.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 décembre 2008