Chronique du 29 décembre 2008

Il est des soirées qui vous marquent l’âme, dans ces moments magiques où l’on oublie les tracas de l’ordinaire pour se laisser porter par la musicalité des mots, la mélodie du verbe et la chaleur de la voix. Nous sommes à la Butte, Roselle Bily interprète Edith Piaf, accompagnée dans une complicité assurée de Thierry Ruel au piano.

J’étais déjà allé les écouter au printemps. Chaleur d’une soirée d’hiver, dans l’atmosphère d’une boîte à chansons chaleureuse ? Le public à l’unisson avec les deux artistes a vibré aux accents de la Môme pour retrouver la jeunesse mille fois renouvelée. Il faisait bon dans les cœurs, il faisait chaud dans les âmes.

Roselle Bily et Thierry Ruel ont gagné en assurance, sans perdre la fraîcheur d’un plaisir toujours aussi éclatant. Et c’est ce qui fait le charme. Certains textes, certaines mélodies comportent pourtant leur volant de chausse-trapes. Mais non, tout est rodé et fonctionne à merveille et l’émotion est au rendez-vous.

Les deux artistes nous ont gratifié de quelques nouvelles interprétations dont l’une, très réussie, consacrée à l’heure sainte de « l’apéro », sur les conseils d’un amateur éclairé ès chansons, Patrick Boez, animateur d’une émission musicale, Jambon Beurre, sur les ondes radio de RFO. Un conseil judicieux, une mise en forme réussie.

L’on était ce soir quelque part, entre Saint-Pierre et ailleurs, sur la Butte du plaisir.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 décembre 2008