Chronique du 31 décembre 2008

Ô lecteur !

D’apostrophe, ça te met en scène, ce qui change d’un Ô Maire !, bien que j’aime à t’imaginer Ulysse de ta propre odyssée, sans conseil particulier.

Je te remets donc sur le tapis, ô lecteur, car c’est de toi qu’il s’agit, vu que sans toi, un chroniqueur ne serait guère plus qu’un vent fugace au-dessus du bassin d’Hellas (je n’ai pas dit Hélas) sur la planète Mars.

Surtout que dans mes pensées tu envahis mon imaginaire, dans ton parcours humain, membre de l’espèce qui nous caractérise, acteur social le temps de ton passage, individu porteur de ton présent. Et je te féminise à cinquante-cinquante pour ne pas commettre d’impair. Tu es l’île de ton elle ; tu es l’aile (delta) de ton il.

Eh oui ! Te voilà (oh là là !) philosophe et tu ne le savais pas. Ô tari quand tu te caches à l’eau et te bats l’aine au matin d’une gueule de bois de Saint-Sylvestre ? Ô vide alors à vue de nez, vu que tu empestes l’alcool forcément et que, si tu n’es pas tout seul, on t’imagine tout con s’il y a bulle ? Ici la dominante , conne ôtée, est masculine à cause de la bulle.

Vite dressé (je passe), ou baba cool, car il faut bien remettre le couvert, tu repartiras au gui l’an neuf. Du moins en formulé-je le vœu pour cette année 2009 qui s’amorce. Me voici requinqué pour m’être relu, partie intégrante de notre confrérie universelle, dans notre construction toujours renouvelée. Sur le métier de la vie, remettons notre ouvrage. Bois l’eau de la fontaine qui jaillit à la source de tes espoirs. Sois le Saint-Pierre de ton parasol pour éviter l’insolation quand le soleil redira bonjour aux montagnes (clin d’œil aux amateurs de musique country), ô père de couillonnades ! Ô range ta pomme s’il ne fait pas bon te surexposer. ô marres-toi loin des paniers de crabes !

Ô hisse ta voile, ô séant dressé, et vogue sur l’air du grand large ! Tant pis si l’horizon recule. Il n’est de bon que la quête ; être gavé fait mal à l’estomac.

Et bon vent, ô lecteur, pour une année qui est tout aussi nouvelle que chaque seconde qu’il t’appartient de pleinement goûter !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
31 décembre 2008