Chronique du 9 janvier 2009 (2)

Fillon découvre l’hiver ! Il a les boules. Marseille bloqué par la neige ! « On ne peut pas accepter dans un pays moderne aujourd’hui que des aéroports soient fermés plusieurs jours, que des personnes soient bloquées sur l’autoroute une journée et une nuit » a déploré le premier ministre. Nous sommes en 2009, pensez donc. La neige à Marseille et c’est le savon. Comme il faut que tout soit maîtrisé, ordonné, après-coup, pour montrer qu’on est le chef des rênes au nez rouge, on enverra une mission, on fera un rapport. On passera une loi aux forceps pour interdire les flocons. Faute de chasse-neige, on chassera les mouches du coche. Car ce gouvernement doit être toujours blanc… comme… mais non, mais non… T’es givré ou quoi de laisser aller ton inspiration sur les pentes glissantes de tes coups de froid ?

Bref, un rapport sera remis le 20 janvier et un plus complet dans trois mois quand pointeront les pissenlits dans les zones plus fraiches que la Canebière. « Quand elle sort, elle exagère, / Elle finit au bout de la Terre… » dit la chanson. Pas étonnant qu’il y ait des hauts et des bas, des coups de chauds et la goutte au nez. Et puis il est né où le divin enfant, hein, qu’un père Noël avec sa hotte sur le dos grimpe dans des cheminées avant les soldes ?

Pourquoi il veut arrêter le réchauffement de la boule de pétanque, notre premier ministre s’il éternue au moindre coup de froid ? Hier, c’était Raffarin et le coup de chaud, aujourd’hui c’est Fillon et le coup de froid. Faut interdire les saisons. Surtout qu’en janvier et au mois d’août c’est toujours là qu’on en profite pour nous glisser les augmentations qui diminuent ce qui n’augmentait déjà pas tout en augmentant ce qui baissait, selon la tête de l’emploi. En hiver, tu glisses sur les pentes neigeuses des annonces qui te refroidissent ; au mois d’août, tes espoirs font un four.

My God hein ? s’interroge-t-on à Marseille, vu que c’est là que ça se pèle, s’épèle, s’épile et se crêpe le chignon, même chez les chauves. « Peut-être que les ministres seraient bien inspirés de regarder d’abord les services de l’Etat » a déclaré tout de go Jean-Claude Godin (parce qu’il avait aussi les boules, forcément) Fillon appréciera la chute.

À ce rythme, les voix manqueront à la pelle.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
9 janvier 2009