Chronique du 11 février 2009

Les Français seraient-ils accros du mirage ? Mais oui, me répondras-tu. Le Mirage, ça nous connaît ; ça dégage son parfum de paix et c’est à nous. Sauf que je ne veux pas te parler d’avion mais de Nicolas Sarkozy que les Français ont choisi un jour d’illusion. Il serait le president du pouvoir d’achat, a-t-il dit et une majorité l’a cru. Il avait oublié d’ajouter…. en berne. Et les électeurs se sont laissés berner. Tant pis pour leur pomme ! observeras-tu. Je reconnais ton sens de l’observation.

Et si les Français de l’Outre-Mer, de la Guadeloupe et de la Martinique en particulier, étaient les premiers à mettre vraiment le doigt là où ça fait mal ? Car une mobilisation à une telle échelle ramenée à l’Hexagone rappellerait le pouvoir à la dure réalité de ses faux-fuyants et de ses solutions bancales. De réforme en réforme, le gouvernement de Nicolas Sarkozy est en train de mettre le pays sur les rotules.

Voilà donc Yves Jégo, le secrétaire d’État ultra-marin transformé en pompier de servitude pour éviter que l’incendie ne se propage aux quatre coins de l’Hexagone (je te soumets au passage ce problème géométrique). ” Il ne peut pas y avoir deux lois de la République, en métropole et en outre-mer (…) Il faut travailler à un équilibre ” a commenté Frédéric Lefebvre le porte parole de l’UMP » rapporte le quotidien Le Monde dans son édition du 11 février 2009. Eh oui ! Il faut enfin régler les vrais problèmes en Outre-Mer et faire de même en métropole. Mais l’UMP est-elle la force qui peut comprendre ce que la solidarité collective signifie au regard d’une philosophie mettant en exergue le profit comme seul moteur d’une économie qui vient de faire les preuves de son mal fondamental avec le plantage financier planétaire ? Chez ces gens-là, mon bon monsieur, la reconnaissance de la « fracture sociale » respire son vieux temps.

Mais il ne suffit pas de renvoyer avec condescendance les opposants des idées en place aux vieilles lunes qui n’auront pas fait leurs preuves. Tout est certes à réinventer. La question est de savoir si on se positionne pour le plus grand nombre ou pour les privilégiés.

Ça ne sonne pas de gauche ça ? Attends, je vais me relire.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 février 2009