Chronique du 20 février 2009

Guerre de tranchées au PK18, sur la route Miquelon-Langlade, là où Attila, haut séant sur ses grands chevaux, a ratissé la dune par un déferlement d’écumes en furie sur ses talons. D’un côté le GIE, groupement privé de travaux publics, de l’autre le président du Conseil territorial, soucieux de procéder à de l’enrochement réparateur par une action concertée entre le privé et la direction de l’Equipement. Pas question pour celui-ci d’y aller coûte que coûte ; il faut bien quelques brise-lame (de fonds publics) pour éviter les dérives.

Mais quel serait l’impact sur les fonds publics, sachant que l’on avait retenu de déclarations récentes que cela dépassait cette fois nos possibilités financières ? Pour le GIE, les moyens seraient là et l’emploi, à la clef… de sol.

Et le sénateur de prendre publiquement position en soutien avec le GIE, reprochant au président de la Collectivité d’avoir interrompu trop tôt les travaux de protection. Route et pont coupés jalonnent donc notre hiver insulaire alors que le monde vit au rythme des entreprises mises sur le sable.

Que ferions-nous sans les coups du sort pour remettre l’ouvrage cent fois sur le métier ? de s’interroger un philosophe. Tout homme en situation de responsabilité n’est-il pas un Sisyphe qui s’ignore ? d’ajouter un de ses collègues.

Et qui sème sur le sable mange son blé en herbe, pourra soupirer un poète, la tête dans son cumulus tombé en rade, faute d’avoir inventé l’eau chaude.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 février 2009