Chronique du 6 février 2009 (2)

« Vous serez 20 au G20 » a dit un journaliste à notre Président-Monarque. J’ai six œufs, j’en casse un, combien en reste-t-il ? aurait-il pu répondre, mais il ne l’a pas fait. À marcher sur des œufs, on fait gaffe aux coquilles. « Les petites phrases, on finit toujours par les regretter » a-t-il précisé. Et puis, son métier est « difficile », il nous l’a confié.

Mais le plus difficile, comme chantait Dutronc « ce n’est pas de m’faire tordre de rire / Le plus difficile / C’est de me faire sœur sourire Sans que j’y perd’quelque chose ». Car notre Président, il entend mais n’écoute pas ou vice-versa, comme tu l’entends. Il poursuivra droit dans ses bottines. Faut réformer, comme disait Calvin, en protestant. Pas catholique, tout ça, de s’écrier les agnostiques. Car depuis que Benoît XVI est à la tiare, on ne sait plus ce qu’on doit réviser.

C’est qu’il nous a foutu les jetons (de présence) notre Nicolas. « C’est la crise du siècle, elle est sans précédent ». Bon, là, je te l’accorde, il ne s’est pas foulé (le pied). Notre siècle n’est pas si vieux et 29 c’était au vingtième. Quant à la crise du siècle, a-t-on pour autant tout vu au rythme des imprévus qui se succèdent ?

Bossons donc (du dos) et fichons-lui la paix. Lui sait. Il n’a pas encore le vécu pour chanter comme Jean Gabin, « maintenant je sais », mais pas ce qu’il croit toujours savoir. Car la seule chose qu’on sache c’est qu’il ne savait rien au moment de son intronisation de ce qui allait nous tomber sur la tronche. Les promesses, c’est pas de la tarte, n’est-il pas vrai ? « Promises like pie-crust » chantait Carla Bruni. « No promises » intitulait-elle son second album.

On nous promettait une France debout. Aujourd’hui les genoux s’entrechoquent chez les cagneux. Croit-il que ça va nous faire une belle jambe ? s’est écrié l’un deux, en tombant sur le cul. Il a entendu, il a entendu, oui, mais il va continuer comme avant, entends-tu ? Hein ? Qu’est-ce que tu dis ? Tu as les feuilles en berne ? Que tu es gourde !

Allons, soyons bon prince, le président a dessiné des pistes. Il ne manque plus que les remonte-pente.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 février 2009