Chronique du 21 mars 2009

Que de missions et d’études sur l’avenir de la filière pêche ! Mais c’est aujourd’hui l’imprévu qui vient bouleverser la donne, une seule entreprise, canadienne, se déclarant soudain intéressée alors que la fin de l’aventure allait être scellée. Du coup, le juge commissaire chargé du dossier Interpêche accorde un délai supplémentaire d’un mois pour aller jusqu’au bout de ce nouvel espoir.

N’aura-t-on pas, en définitive, trop souffert jusqu’alors d’avoir eu maille à partir avec des technocrates ? de s’interroger un pêcheur à la ligne de fond.

C’est donc une compagnie de Nouvelle-Ecosse qui se jette à l’eau, Louisbourg Seafoods, spécialisée dans le crabe commun, le crabe en carapace, le crabe des neiges, bref le crabe pour tout panier, ce qui laisse entrevoir un potentiel intéressant . S’y ajoute l’anguille, l’anguille-vivante, l’anguille sous roche, pourquoi pas, sans oublier l’holothurie que si tu en sers à ta belle, le jour de ton premier tête à tête gastronomique tu risques de finir célibataire.

Mais non, ô lecteur. Il y aurait gourance si tu me croyais sceptique. N’ayant pas eu plus connaissance du dossier que les politiques, tu crois bien que je me dispenserai de toute analyse.

Dans l’immédiat, je retiendrai de cette perspective le clin d’œil de l’Histoire en quelque sorte. N’est-ce à pas en effet sur Louisbourg que nos ancêtres se sont repliés après la signature du traité d’Utrecht en 1713 ?

Remettons sur le métier à tisser les fils du possible. Faut d’avoir la pêche demain, il serait triste que nous soyons condamnés au printemps prochain à gober les mouches.

. (à la ligne)

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 mars 2009