Chronique du 29 mars 2009

Nicolas Sarkozy a la banane, nous rapporte la presse en ce mois de mars 2009. Nous, on aimerait bien qu’il nous donne la pêche. Constatons simplement qu’il se fait brocarder par ceux qui le jalousent, forcément. N’a-t-il pas la nana que d’aucuns savoureraient ? On n’est pas Président de la République pour des prunes, me diras-tu. Autant de pris pour notre pomme, ajouterai-je. Certes aura-t-il essayé de nous prendre pour des poires, dans les premiers temps de son mandarinat, mais avec la crise il a eu droit au pépin qu’il n’imaginait pas en écrivant son « Témoignage » pré-électoral. À se dire aujourd’hui qu’il pourrait même entonner un jour « le temps des cerises », vu sa forte capacité à s’adapter aux différents terrains. Pour l’instant ne nous gave-t-il pas de nèfles ? observera la gauche.

Car l’imprévu bouscule au quotidien les salades de fruits, qu’elles plaisent à nos pères, à nos mères, et j’en passe. La déconfiture nous guette au détour du chemin. Difficile de se retrouver dans la gelée de coing de la banqueroute mondialisée. N’a-t-on pas trop pressé l’orange et le citron ? Tout se passe comme si ne se présentaient plus que des solutions à la noix. Difficile alors de dénicher la banane dans les stocks-options quand le monde va aux fraises, me souffleras-tu, mi-figue, mi-raisin. Difficile, je l’admets, de sourire sans faire la grimace.

Après mûre réflexion, en conclurai-je que la quadrature de l’impossible nous encercle ? Ah ! Ce monde où l’on voudrait que tout soit réglé comme un verger de fruits en plastoc, là où les vers ne feraient courir aucun risque ! Ne reste-t-il plus donc que le poète pour tenir au rêve comme à la prunelle de ses yeux ?

Nicolas Sarkozy a la banane certes ! Encore est-il nécessaire que cela porte ses fruits. Et pour ne pas en faire tout un plat, ne suffit-il pas de ne pas tout prendre au pied de la lettre ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 mars 2009