Chronique du 23 mai 2009

J’avoue avoir été intrigué. Par quoi ? me demanderas-tu, immédiatement alerté. Par la scène qui s’est jouée à Miquelon mardi 19 mai 2009, dans la salle de réunion de la Mairie avec les huiles (de poisson) de l’Archipel, le personnel d’EDC (société d’exploitation des coquilles) et de la SNPM (société Nouvelle des Pêches de Miquelon), avec leurs dirigeants d’entreprises. L’affaire était sérieuse ; les salariés étaient en fin de droits ASSEDIC dans un contexte d’absence d’activité.

Soudain, interruption de séance, translation horizontale de quelques mètres, de l’autre côté de l’arrière cour, des tenants d’éventuels aboutissants, coup de fil donné à Paris ; comme par enchantement, tout se débloque. Bingo, tout est réglé. 80% de l’achat d’un bateau, avec un plafond de 650 000 euros, 500 000 euros avancés par le Conseil territorial, somme prévue être remboursée par l’Etat en 2010, 80 000 euros de la réserve parlementaire, pour l’achat d’une machine BAADER, notamment, destinée au traitement du poisson, 100 000 euros pour refaire l’électricité…

Et tous d’applaudir, forcément. Qui eût cru à un jackpot aussi immédiat ? Images de sourires jusqu’aux tempes au sortir de cette rencontre. Mais s‘il a fallu donner un coup de fil, c’est que le schéma initial était peut-être différent…

Pour Miquelon, c’était en tout cas l’inattendu de l’espoir, tant de tels dénouements bigophoniques impromptus ne font pas partie de l’ordinaire.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 mai 2009