Chronique du 22 septembre 2009

J’ai pris plaisir ces jours-ci à goûter poulet fermier de Miquelon, courgettes de Miquelon, carottes de Miquelon, pommes de Nouvelle- Écosse, comme autant de clins d’œil de réussite dans un environnement qui n’est pas toujours facile.

Pour le gros du panier demain, à forte valeur importée ajoutée ? Il y a l’entourloupe, fruit rempli de pépins. Un coupe-appétit au prix fort, DSP oblige et qui pousse bien outre-mer.

Marie-Luce Penchard, en son jardin d’État, aura oublié la saveur des terroirs où l’on goûte davantage, en s’y déplaçant, les adaptations nécessaires. Elle aura refusé d’envoyer un émissaire à Saint-Pierre et Miquelon pour mesurer l’ampleur de la réponse génétiquement modifiée au problème de la desserte maritime.

Mépris des odeurs du terroir ? Pourquoi une telle frilosité à envoyer sur le terrain des gens compétents afin d’éviter un surenchérissement du coût de la vie, déjà exorbitant ? Un fromage de brebis ne coûte-t-il pas dans les 38 euros le kilo, contre 15 en métropole, par exemple ? Et je ne te parle pas de ce qui permet de rénover l’habitat et des articles en tous genres qui font sauter d’aigreur à l’estomac l’inter-noteur comparateur de désillusions.

La sensation de mépris du fait de la faiblesse numérique de la population est insupportable. Et l’on aura le toupet de pousser, chez les gens de la haute, des cris d’orfraie quand le lait déborde. Hypocrisie des puissants sûrs de leur quant-à-eux.

Les grands principes pacificateurs ont été foulés au pied. Par ici la monnaie, le consommateur trinquera. (à la santé de ceux qui l’entubent)

Dans ses conditions, défendre bec et ongles des solutions qui doivent d’abord bénéficier aux gens modestes relève d’une vraie prouesse et d’un grand courage. Sur des îles où tout est inter-connecté, il n’est pas facile d’opérer les synthèses de l’acceptable.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 septembre 2009