Chronique du 20 novembre 2009

Triste situation que celle qui amène des acteurs clefs de la production artisanale locale à ne pas pouvoir venir de Miquelon à Saint-Pierre pour le rendez-vous annuel de la foire-expo. La Ferme de l’Ouest qui y faisait jusqu’à 15% de son chiffre d’affaires annuel, ne pourra être présente. N’est-il pas temps de pousser un haut cri de sorte qu’arrête de s’effondrer le tissu – fragile – de l’économie locale ? Monsieur Thierry Gautier aura fait part de sa lassitude sur les ondes de RFO. Assez de « coups sur la tronche », car à ce rythme l’on finit par perdre son énergie. Pourtant s’il est une entreprise qui aura fait ses preuves, la Ferme de l’Ouest mérite nos applaudissements.

Il y a quelques jours, monsieur Karl Beaupertuis annonçait que la fermeture des Pêcheries Paturel était inexorable, faute de desserte avec Terre-Neuve.

Le bateau coule et l’on commence à en avoir plein les bottes.

Pendant ce temps, le système judiciaire s’acharne sur les politiques locaux. Se pose-t-on la question du confort parallèle des technocrates ? N’aurait-il pas été plus judicieux d’aider à consolider un statut des élus, maires y compris, de sorte que les responsables trouvent une situation qui corresponde bien au poids de plus en plus lourd de leurs responsabilités ? L’un ou l’autre d’entre nous aura pu être en désaccord avec messieurs Plantegenest ou Artano ; nous aurons eu toutefois la chance d’avoir des personnalités du terroir qui n’auront pas eu peur de mouiller leur chemise pour prendre les rênes de notre destin. Aucun ne méritait l’acharnement judiciaire. Tant de technocrates de l’ombre continuent pendant ce temps de sévir en donnant l’illusion d’avoir l’âme blanche !

Aussi est-il plus que jamais nécessaire de retrouver les conditions d’une saine émulation partagée, dans le respect des différences d’analyses. L’essentiel n’est-il pas d’éviter dans un premier temps le naufrage collectif ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 novembre 2009