Chronique du 16 décembre 2009

Mes feuilles en ont été retournées quand j’entendis soudain, en ouverture du journal télévisé de RFO du 15 octobre 2009, que l’actuel et l’ancien président de l’Assemblée territoriale (ex-générale) avaient été reconnus coupables de « délit de consuccion ».

Bast ! Me suis-je exclamé. Aurions-nous été victimes de lèche intempestive sans que nous nous en eussions rendu compte ? Mais le lapsus d’être réparé par une collègue journaliste : « vous l’avez dit, pour délit de conKussion »… J’ai mis un « K » d’espèce, chroniqueur vertébré incorrigible, pour appuyer le correctif ainsi intervenu. Délit de concussion donc pour avantages qui auraient été indument auto-octroyés, par conséquent.

8 000 euros d’amende pour le président en exercice ; 60 000 euros pour son prédécesseur, avec à la clef, quatre mois de prison avec sursis et trois ans de privation des droits civiques pour celui-ci. Et les deux personnalités de faire immédiatement appel pour une affaire qui connaîtra donc de nouveaux rebondissements en 2010, l’appel étant suspensif, tout en étant en sus, pensif pour qui aura à en penser.

Dans la foulée, le secrétaire général de l’UMP locale aura annoncé sa démission s’insurgeant contre une « dérive institutionnelle » octroyant trop de pouvoir au pouvoir judiciaire, l’État se déchargeant du « contrôle de la légalité »….

Les ponts semblent ainsi se couper dans la représentation. Or, Victor Hugo n’a-t-il pas écrit : « Les ponts sont de singuliers appareils de succion qui aspirent la population » ? Fache de con ! On n’est pas sorti de la purée de pois… Chiche ? Celui qui osera le dire fera-t-il demain le poids ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 décembre 2009