Chronique du 1er décembre 2009

Première péripétie dès l’arrivée du nouveau préfet à Saint-Pierre et Miquelon. La première gerbe à peine posée, pas possible de se rendre à Miquelon en bateau ailé comme il le prévoyait. Pétuche sur toute la ligne et flotte tombant du ciel dans la lancée des flottes tombées à l’eau. Mets tes hauts, aurait-on pu dire ; mets tes bas, aurait dit l’autre, autrefois.

Car ici, n’est-il pas vrai ?, les bateaux sur la surface de la mer douillent. De quoi finir en loques, Maria. Tu permets que je t’appelle Maria ? Ne reste alors que l’avion pour prendre de la hauteur ; les ailes hissent d’ordinaire, les ailes, eh oui, mais elles tombent au premier coup de vent. Point de bateau, point d’aéroplan, partant pas de départ et le Préfet de rester en plan. Cela aura évité au moins, dira l’éternel optimiste, d’aller gerber en mer.

Car s’il est un dossier permanent, dans la succession des péripéties décousues qui jalonnent l’ordinaire de la vie représentative, celui de la desserte maritime a le pompon. D’ailleurs, ô lecteur sagace, quoi de plus symbolique que la visite annoncée dans nos îles de la Jeanne avant son départ pour la casse ? De quoi vous faire entonner « c’est nous les gars de la marine », la larme à l’oeil.

Bref, la situasse est bel et bien grippée. Vire us et coutumes, ils s’accrochent au guindeau, je te le dis.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er décembre 2009