Chronique du 28 décembre 2009

S’il n’en restait qu’un, ce serait celui-là. Le mot « desserte » aura marqué l’année 2009. Il aura pris le pas sur bien d’autres maux. De la desserte perturbée à la réquisition, puis à la signature de la DSP, la desserte se trouve ainsi affublée de trois consonnes, dans le cadre de la Délégation de Service Public. Il n’en reste pas moins que le problème des coûts liés à la logistique à l’amont et l’aval des opérations entre le Canada et l’Archipel reste entier. Quant à la desserte de Miquelon, elle porte en creux deux carences : absence de desserte garantie, absence de desserte passagers. 2009 aura été le point culminant de la descente dans le maelström, comme aurait pu écrire Edgar Allan Poe s’il avait connu nos rives : imbroglio judiciaire autour de l’Aldona, panne de moteurs de l’Atlantic Jet, arrêt de l’Arethusa… Ajoutons une panne du bateau pilote au cours de l’été, celle de notre bateau militaire, le Fulmar, le sabot de l’Île aux Marins sur le quai et, cerise sur le clafoutis, le Saint-Georges désarmé – lui qui aura rendu tant de services -, inconsidérément attaché à un corps-mort dans le barachois, venant fracasser à l’automne, par une nuit de vent fort, un voilier de plaisance.

Assurer les liaisons revient donc à jouer aux dés. Certes, une chose est sûre ; en 2010, on remettra le couvert, tant on aime à repasser les plats.

Bref, il suffira de se consoler, pour les années à venir, en se disant que ramer pour la desserte maritime à Saint-Pierre et Miquelon est, somme toute et pour solde de tout compte, sans charger la barque, un sujet… bateau.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 décembre 2009