Chronique du 11 janvier 2010

Tiens, une fois n’est pas coutume, je vais prendre la barque de l’optimisme débordant. Du moins celui qui ruisselait de mon téléviseur. Saint-Pierre et Miquelon ont retrouvé la pêche ! Ça valait bien un point d’exclamation. Des bateaux qui livrent, des captures qui remplissaient soudain mon écran horizontal – magie de la technique d’aujourd’hui -, il y avait bien longtemps que ça n’avait pas frétillé autant – bon d’accord les poissons étaient raides morts, mais toute de même -; bref, une nouvelle à te donner envie de lever un verre à la santé de l’inespéré, qui en l’occurrence aurait mérité, je te le dis, une majuscule. Inattendu ! (Tiens, lui, il prend une majuscule car il vient probablement à point nommé)

Je ne pouvais donc m’abstenir de partager avec toi l’ouverture de cette symphonie inhabituelle ces dernières années. Signe sans doute qu’il ne faut jamais céder à la tentation de la désespérance. Tu veux un flétan ? Te gêne pas, il y a ce qu’il faut.

Tu vois bien que pour une fois on ne nous aura pas baladés en bateau, avec les bateaux. Ce qui change des fois où on nous le fait, sans bateau. Comme quoi rien n’est simple en ce bas monde.

Allez, je t’entends ; ça ne va pas durer. Mais c’est que tu me donnerais le cafard avec ce lamento. Allez, ouvre la fenêtre et respire un peu. Mais n’attrape pas la grippe, surtout qu’on n’en parle plus depuis quelque temps. Ah bon, t’avais pas remarqué ? Certes, il y a encore quelques pubs d’invite pour les vaccinations, mais la campagne était prépayée, non ? Ça donne toujours le temps d’aller se servir un drink à la santé de ceux qui doutent.

D’ailleurs, j’ai pris ma guitare avec son micro « Fishman », c’est te dire que ça m’a remonté le moral.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 janvier 2010