Chronique du 12 janvier 2010

Les Graves, à Saint-Pierre, ont un problème aigu : ça n’égoutte pas suffisamment dans les égouts. Bref, ça merde, et ça ne devrait pas être ainsi, tant le réseau de nos interconnexions urbaines sont faits aujourd’hui pour nous mettre à l’abri des étrons qui sommeillent. Du moins, en théorie.

Et tout le monde de se renvoyer la balle. Difficile en la matière – fécale – de savoir à qui on peut crier « Aux chiottes ! », vu la situasse dans un quartier pourtant récent, fruit de moult épures à haute valeur rajoutée. À quelle porte de cabinet faudra-t-il encore s’adresser ? de s’interroger l’un qui aurait pu être l’autre. Bref, difficile de tirer la chasse quand on en a plein les bottes. À vue de nez, ce quartier ne sent pas la rose, de pouvoir se dire un visiteur au sens olfactif en éveil. Eh oui, il n’est pas de rapport à la découverte que par l’ouïe ou la vue lunettée. On aura donc eu le chic de développer un nouveau lotissement sans être capable d’assurer l’essentiel, à commencer par l’assainissement. Ça fait chier, pourra observer un riverain mécontent. Oui, mais ça accroît le problème, pourra relever un voisin.

Il s’agira donc, n’en doutons pas, de canaliser le mécontentement, en attendant que tout cela se décante. Laisser pisser, autrement dit, ce qui, tu en conviendras, ne peut pas être considéré comme la réponse la plus appropriée.

À moins de lancer une étude avec laquelle chacun pourra se torcher à loisir. Comme cela arrive, dans d’autres circonstances. Difficile, en l’occurrence, d’être faussement sceptique.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 janvier 2010