Chronique du 29 janvier 2010

La nouvelle a fusé : trois missiles auraient été tirés dans le sud de Terre-Neuve le lundi 25 janvier 2010. Tirs français de préciser la presse canadienne. Fichtre ! Notre Nicolas aurait-il appuyé par mégarde sur un bouton ? me dis-je soudain. Hervé Morin – je te rappelle au passage le nom de notre ministre de la Défense – aurait-il pété un câble ? Une photographe à matrice active aura saisi le passage de l’un d’entre eux. À y regarder de plus près, aucune ressemblance avec un suppositoire, je je te le dis. Avons-nous eu droit à un essai de sous-mariniers en mal de divertissement ?

Nous en avons désormais la provenance : un sous-marin français au large des côtes de Bretagne ! On se dit – face au silence des autorités – que tout cela a dû être bien orchestré. Encore heureux qu’il n’y ait pas eu un pêcheur au fil de l’eau ; il eût pu y trouver la vie moins belle, même abrité sous son chapeau, je te le dis. Grande émotion, par conséquent, pour nos voisins, témoins de la scène, dans le sillage de l’incompréhensible. De quoi s’indigner contre cette soldatesque high-tech qui joue avec ses gadgets porteurs de destruction. Pour quel étendard sanglant ? me suis-je dit.

L’on finit pourtant par ne retenir que la survenue anecdotique d’un « missile nucléaire », au large de Saint-Pierre et Miquelon, objet volant de l’inattendu qui ne surprend personne. Comme si nous étions dépourvus de… tête chercheuse.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 janvier 2010