Chronique du 17 avril 2010

Vous avez dit volcan ? Vol quand ? Une question qui sent le soufre. On savait que l’Islande avait connu l’opulence de la spéculation, et l’atterrissage forcé qui s’ensuivit. Pouvait-on se figurer qu’une île puisse paralyser l’Europe ? Imagine une éruption volcanique à Saint-Pierre et Miquelon !

Comme l’hiver s’était mis de la partie en ce vendredi 16 avril, sur les îles, on se disait que l’on vivait soudain l’inhabituel. Neige, coup de vent, souci du départ pour ceux qui s’apprêtaient à traverser l’Atlantique, à l’aube des vacances faussement qualifiées de printanières, suite à des vacances d’hiver sans neige. La nature a ses rythmes et l’homme est bien obligé de faire avec.

Nous voici donc plus nord-américains que jamais, dans l’impossibilité de rejoindre l’Europe. Les vacanciers du soleil mexicain n’auront plus qu’à redouter une reprise de la grippe de l’an neuf, les masques à quarantaine et les soldats de la santé en burqa blanche. Les autres auront eu le choix entre la marée de cabane et le stress de l’attente à Halifax ou Montréal.

Sans doute faudra-t-il songer à de nouveaux bateaux à voiles qui permettraient de voguer la galère en s’en moquant comme de l’an quarante, en prenant le temps qui trop souvent nous échappe faute de pouvoir le maîtriser.

La nature est un temple qui ne laisse pas sortir que de confuses paroles.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 avril 2010