Chronique du 21 avril 2010

À Saint-Pierre et Miquelon la floraison des bateaux, en cette année 2010, aura damé le pion aux pissenlits à l’orée d’un printemps frileux. Le Cabestan (ex Locmaria) aura quitté, il y a quelques semaines, les chantiers de Concarneau pour agrémenter, depuis, le quai de la Douane de sa double étrave bleu catamaran. En attente du feu vert administratif pour mettre le cap sur Miquelon, nous a-t-on dit. Et puis l’on apprend qu’un autre catamaran, de Granville cette fois, a été retenu pour assurer la desserte de Langlade. Pour répondre à nos besoins diversifiés, un ferry serait prévu assez rapidement. Un neuf à la coque pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, assurément. En attendant, depuis plusieurs mois, pour aller à Terre-Neuve ou transporter du fret à partir de chez nos voisins immédiats, chacun peut aller se brosser les côtes.

Au moins sait-on ici que les bateaux qui vont sur l’eau n’ont point de jambes ; car s’ils en avaient, ils marcheraient.

Bref, en 2009, faute de bateau, on avait les boules ; en 2010, on aura les quilles.

 Et demain, pour payer tout ça ?

 C’est simple, tout le monde sera sur le pont.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 avril 2010