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Jamait, comme on en voudrait toujours au Centre culturel

Une soirée à dire toujours JAMAIT, dans la salle des sports du Centre culturel et sportif en ce 17 juin 2010 où plusieurs centaines de personnes avaient répondu à l’appel pour un spectacle qui fut époustouflant. Eh oui ! Gravé désormais dans les mémoires de nos têtes multiples et enchantées. J’aurai eu l’occasion d’écrire une chronique en 2005 sur un de ces albums ; j’aurai été bluffé ce soir au-delà de l’attente par un artiste talentueux, débordant d’énergie, au contact de toute la salle, porté par des musiciens heureux et tout aussi doués, batterie, basse, accordéon ou clavier, guitares, en totale cohésion. Le bonheur était sans conteste au rendez-vous.

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L’adhésion aura été immédiate, dès la première chanson, Yves Jamait soufflé d’un tel renvoi de chaleur. Il aura fait bon d’être là, pour cette soirée proposée au public grâce à une articulation heureuse entre une tournée au Canada et un crochet à Saint-Pierre et Miquelon. C’était donc l’heure où, loin de nous enlever la lune, on venait soudain de nous la décrocher.

Chansons empruntées à ses trois albums studio, entrées dans le répertoire des airs qui nous accompagnent, dans une sélection solidement cadencée entre des rythmes accrocheurs et des ballades plus intimistes, plus corps à corps. Moment intense avec Caresse-moi, reprise par l’assistance. Mots justes, expression corporelle d’un artiste maître de tous ses mouvements sur scène. Enchaînements rodés ne portant pas préjudice à la sincérité. Il y aura eu comme une forte complicité entre artistes et auditoire tout au long d’un spectacle non-stop. J’aime ces formules sans entracte où l’on peut se laisser emporter par le crescendo de la rencontre, propice à recevoir soudain pleinement « …je n’ai pas les mots / Pour le dire en deux mots »… Tendresse, regard sur le couple, solitude du célibataire, hommage aux mains des femmes. « J’écrase une cigarette à moitié pas finie
Dans le bol d’habitudes décaféinées », chanson extraite de son troisième album studio, Je passais par hasard. Croquis de vie issues des observations du quotidien, comme « Au bar de l’univers ». Humour, vivacité du regard, sourire vrai, plaisir pleinement partagé.

« Je suis vivant » concluait Jamait au nom de tous. Impossible alors de faire le mort aux rappels qui fusaient. Comment accepter de se défaire d’une telle joie concentrée ? On en voulait encore, bien sûr, histoire de faire le plein des souvenirs dans la soirée printanière qui nous attendait au bout du vieux port. « Je te salue, ma belle Dijon, ô maîtresse burgonde », de chanter l’artiste, Je te salue, Saint-Pierre et Miquelon, avait-il aussi le plaisir d’ajouter.

Car il est des soirées qui valent la peine. Et je me suis surpris à regarder les étoiles en reprenant « Qu’importe la distance / Le mois ou les années /Quelle que soit la journée / Je m’ souviendrai »… Car Jamait aura aussi chanté pour la beauté des rencontres humaines dans la diversité fraternelle.

Henri Lafitte, Chroniques musicales
17 juin 2010