Chronique du 23 juillet 2010

« Cet été le soleil chauffe les prix fondent », dit une pub d’un supermarché local. Fichtre ! Je ne m’étais aperçu ni de la chaleur du soleil, ni de la fonte des prix. Et cet hiver, les prix seront gelés, sans doute ? D’ailleurs, ici, ne nous ressort-on pas une fois de plus le plat (de lentilles) de l’Observatoire des prix qui observera plus mieux que mieux, nous affirme-t-on, avec force études à haute valeur ajoutée. Nul doute que tous ceux qui frémissent au quotidien devant les étals de « première nécessité » goûteront derechef le suc de l’amertume.

Ne faudrait-il pas en fin de compte – en banque – un Observatoire des Observatoires pour observer ce qu’ils observent ? Tout le monde observant tout le monde, on finirait peut-être alors par vivre à l’œil. Certes, les aveugles seraient exclus de cet état idyllique, mais, me diras-tu, il y a toujours – quoi que tu fasses – quelqu’un qui braille.

Le problème, au fond (du panier de la ménagère), ne vient-il pas d’une erreur dans le choix du sens, les détenteurs de la clef des prix faisant trop souvent la sourde oreille à ce que l’on voit ? N’est-il pas pire sourd que celui qui voit bien que ce qu’on lui montre fait du bruit dans le Landerneau sans vouloir l’entendre ?

Pédale madame, disait-on du temps de mes vertes années. Aussi, après avoir fait une nouvelle fois le tour d’une boucle à mouiller le maillot de ceux qui pédalent dans la semoule, terminerai-je cette chronique réflexive, en cette période du Tour de France cycliste, par une question cadre : à Saint-Pierre et Miquelon, qu’est-ce qui peut bien dérailler dans l’observation de la chaîne des prix ?

Quand les prix fondent, les rayons chauffent, n’est-il pas vrai ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 juillet 2010