Michel Poirier est décédé dans la nuit du 2 au 3 octobre 2010 ; Saint-Pierrais d’origine, fidèle et porté par ses attaches insulaires, il aura porté haut le flambeau de notre Archipel en région Loire-Atlantique, en tant que président de l’Association SPM-Bretagne, à Nantes.
Il sera revenu souvent sur le Caillou, organisateur de déplacement de groupes, dans la continuité du lien que l’Atlantique ne sait qu’enrichir, dans l’embrassement des deux côtes qui se clignent de l’œil, en dépit des distances.
J’aurai rencontré Michel à plusieurs reprises à Nantes, sur un plan professionnel, mais aussi amical ; le souvenir le plus fort reste pour moi la rencontre qui se sera opérée avec Gilles Servat sur une belle scène de Nantes à l’occasion d’un spectacle que Michel avait coordonné.
Saint-Pierre et Miquelon, Jules Verne, l’amplitude des vagues qui nous portent, animaient Michel dans sa passion de véhiculer le passé qui nourrit la volonté de poursuivre encore notre chemin, porteurs d’une identité trop méconnue, ce qui poussait Michel à lutter, encore et encore.
Je porterai le souvenir de son enthousiasme, de son accent coloré, pour moi empreint de nos rochers et de son terroir d’adoption, dans un melting-pot riche d’accomplissement, de son écriture foisonnante, comme pour porter le flot de tout ce qui l’animait. J’ai souvent songé à cette lame de fond qui veut que l’on reste insulaire, de l’identité forte des descendants des Terre-Neuvas, nos ancêtres, quel que soit le lieu de fixation ultérieur.
Force de nos rochers perpétuellement pétris d’océan, force des âmes qui se succèdent dans le relais incessant de tout ce qui nous unit.
Salut à toi Michel, gabier infatigable des îles Saint-Pierre et Miquelon.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 octobre 2010