Chronique du 10 novembre 2010

Ce qui devait être une fête se solde par un « embrouillaminus » à coût ajouté que seule la frilosité à la française est capable de rayonner. La TNT à Saint-Pierre et Miquelon sera synonyme de lancement foireux, foiré, dans l’esprit castrateur d’un signal crypté et d’une charge financière pour le consommateur. La date du 30 novembre ne sera pas, nous dit-on, respectée.

Car notre proximité avec les « quelques arpents de neige » dont se gaussait un de nos brillants penseurs du siècle des bougies, fait qu’il faut crypter le signal. Ah la dure réalité d’être territoire frontalier ! Une spécificité ? Non seulement il faudra un décodeur – que le progrès technique met à la disposition de tout utilisateur de France (et de Navarrre) à des prix plus accessibles qu’à l’origine du développement de cette technologie -, mais il faudra décrypter, une technologie ViAccess sur mesure à haute valeur ajoutée. « La vie en video » (tiens, je ressors un titre de mes délires chansonniers d’antan) coûtera plus cher à Saint-Pierre et Miquelon. Ça te surprend ? Une fois de plus, nous ne sortons pas d’un marché de niche paralysant et d’une activité en vase clos. N’aurait-il pas été plus judicieux de déployer tous les moyens, dès l’amorce du projet TNT, pour que ne soyons pas prisonniers d’une démarche camisole ?

La député de l’Archipel s’est émue de ce dossier en écrivant au président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, le 8 novembre 2010. Ce courrier est disponible sur son blog. (http://annickgirardin.unblog.fr/)

Car nous risquons fort d’être traités, une fois de plus, comme quantité méprisable. Mais comme tout finit par passer… Ne vivons-nous pas l’impossible dépassement de la contradiction entre l’ouverture mondialisée constamment proclamée et les cloisonnements d’intérêts sans cesse renouvelés ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 novembre 2010