Chronique du 25 mai 2011

Ça y est ! Les marronniers ont aux branches des feuilles… de philo. To be or not to be, de soupirer le printemps dans son bac (à sable). Jour sans filet pour qui se frotte (pour les derniers jours) à leur adolescence finissante ; jour de balle pour qui dodeline de la caboche devant son écran plat.

Ainsi vont les saisons au rythme des repères que l’on veut familiers dans nos constructions imagées. De l’évidence de l’être en apparence. Et l’imprévu qu’on voudrait voir passer à l’as. Cru 2011 et le temps bouché, comme il se doit, à l’horizon des développements impossibles. Saint-Pierre et Miquelon ou les deux pôles d’une pêche en rade. Peut-on en croire encore à l’inespéré ? Quel sujet ! À se coltiner un ibuprofen à parabène ajouté au risque d’entamer sa fertilité. Quadrature du cercle, angles morts à vous donner le tournis.

Les bacs (à fleurs) sont de sortie, pour faire joli et nous donner l’illusion des cycles rassurants. Avec les mots mis avec, pour une impression d’éternité en boucle. Amusant de constater que les années se terminent deux fois, avec la gueule de bois de la Saint-Sylvestre et l’épreuve de philo. Mais si le 1er janvier donne lieu aux vœux pieux, l’épreuve de philo n’a-t-elle pas vocation à la floraison de l’esprit critique ? Certes, le temps que durent les roses, j’en conviens. Car à peine les premières fièvres adolescentes estompées, le Système nous englue pour garantir sa pérennité dans un monde qui file haut un mauvais coton.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 mai 2011