Chronique du 15 juin 2011 (2)

On l’aura compris – optimisme printanier -, il y a deux coopérations régionales, la première et la deuxième, dans l’ordre et vice-versa. Il y a tout d’abord la coopération régionale qu’illustre la nouvelle édition de la Commission mixte à Saint-Pierre et Miquelon, sous les auspices du représentant de l’Etat, ces lundi et mardi de la mi-juin 2011 ; puis il y a la coopération régionale du conseil territorial pour laquelle le président s’est déplacé, au même moment, à Fredericton, capitale du Nouveau-Brunswick.

Dans le premier cas, une délégation canadienne représentée par l’APECA, organisme fédéral ; dans le second, des rencontres au niveau provincial.

Quoi de plus simple en effet ? D’un côté un pays, mais aussi, sur le plan de la coopération, quatre provinces atlantiques, Terre-Neuve, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Prince-Édouard, qui sont pays unique et provinces détentrices de leurs propres prérogatives ; de l’autre, un Archipel, pointe avancée d’un pays, mais aussi identité insulaire dans un particularisme jacobino-girondin ultramarin. D’où un dédoublement inévitable, si tu me suis bien, ô lecteur à têtes multiples, de l’unité, côté français, toujours prête à se mettre en quatre. À faire se plier éventuellement en… quatre, par voie de conséquence, tout fédéraliste soucieux de ne mécontenter personne, l’essentiel étant dans ce genre de négociations – et tu l’auras compris – de ne pas partir quatre à quatre en moins de deux.

Entre les deux, forcément, nos cœurs d’âmes en peine balancent, tout un chacun se disant : de deux choses l’une, ou ça marche ou ça ne marche pas. Si ça marche, de deux choses l’une… Et ainsi de suite, ce qui mérite bien qu’on fasse le point de temps en temps, bien évidemment, tout cela étant clair comme deux et deux font quatre, les deux faisant la paire, d’où la multiplication inévitable.

Ça finira par m’en casser deux, s’exclamera le chipoteur de noix. Mais l’essentiel n’est-il pas de jouer carré ? pourra-t-on lui objecter. Essaie de le faire avec un seul côté. Il n’y a pas trente-six façons de faire simple.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 juin 2011